Au Nicaragua, 4 800 processions prévues à l'occasion des quatre vendredis du Carême, du dimanche des Rameaux et du jour de Pâques ont été interdites par le régime du président Daniel Ortega. Malgré cette interdiction, certaines églises envisagent d'organiser des processions à plus petite échelle voire en intérieur.
Le gouvernement nicaraguayen a annulé 4 800 processions programmées pour la période de Pâques, a affirmé l'avocate catholique et défenseur des droits de l'homme Martha Patricia Molina sur X. Ces annulations incluent les processions prévues pour les 4 vendredis du Carême, le dimanche des Rameaux, ainsi que celles programmées pour le jour de Pâques.
Semana Santa 2024 en Nicaragua:
— Martha Patricia M (@mpatricia_m) March 18, 2024
1. Dictadura Ortega-Murillo prohíbe 4, 800 procesiones para Cuaresma/Semana Santa 2024. Esta cifra incluye las procesiones que se realizaron/realizaran en los 4 viernes de cuaresma, domingo Ramos y las que se efectuaran directamente en la propia pic.twitter.com/8nQCWHIvt1
Peu de paroisses organiseront des processions à plus petite échelle à proximité de leurs bâtiments, selon l'avocate. En revanche, elles seront nombreuses à prévoir des processions "intra-muros" (à l’intérieur des églises NDLR). Elle précise que ce sera notamment le cas des cathédrales des différents diocèses et archidiocèses.
À la place du "chemin de croix pénitentiel" certaines paroisses ont choisi d'avoir recours à d'autres activités plus discrètes comme "la prière du chapelet" ou faire brûler des cierges, indique encore Mme Molina. Elle estime que ces interdictions sont la preuve que "la dictature contre l'Église catholique n'a pas cessée".
"Tout ce qui précède montre que la dictature contre l'Église catholique n'a pas cessé. Les cloches ne sonnent pas avec certitude de joie et de victoire comme le disait à l’époque l’épouse du dictateur Ortega Saavedra. J'espère qu'aujourd'hui, dans les prochains jours, Madame Rosario Murillo changera d'avis et annulera les interdictions d'activités religieuses qui restent en vigueur à ce jour."
La persécution des chrétiens au Nicaragua fait partie du "plan conçu par l'épouse du dictateur Daniel Ortega", actuelle vice-présidente du pays depuis 2017, rapporte Gaceta. Sous la direction du président Ortega et de son épouse, le gouvernement attaque régulièrement les voix dissidentes, en particulier celles de l’Église, en raison de leur autorité. Plus de 100 pasteurs évangéliques sont actuellement détenus, victimes de cette politique répressive à l'égard des chrétiens.
L’ONG Portes Ouvertes classe le Nicaragua au 30e rang dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024, soulignant que "l'hostilité envers les chrétiens du Nicaragua continue de s'intensifier, ceux qui s'expriment contre le président Ortega et son gouvernement étant considérés comme des agents déstabilisateurs".
Salma El Monser